Vers l’opérationnalisation du Système d’Information Energétique de la CEDEAO (SIE-CEDEAO)
30 Mar, 2022La Commission de la CEDEAO organise du 29 mars au 02 avril 2022, à Accra au Ghana, un atelier annuel sur le Système d’Information Energétique de la CEDEAO (SIE-CEDEAO). La conception d’un système d’information énergétique régionale est l’une des activités phares et composante du programme « Amélioration de la Gouvernance du Secteur de l’Energie en Afrique de l’Ouest (AGoSE-AO) », financé par l’Union Européenne à hauteur de 32 millions d’euros à travers le 11ème FED.
Intervenant virtuellement à l’ouverture de l’atelier d’Accra, Madame Anastasia OIKONOMOU, la Représentante de l’Union Européenne a salué l’excellent travail réalisé dans la création du système régional d’information énergétique, qui est le tremplin pour la réalisation d’une série d’engagements régionaux dans le secteur de l’énergie. Il s’agit entre autres du marché unique de ventes et d’achats d’énergie électrique et la transition énergétique verte. Elle a exhorté la Commission de la CEDEAO et ses agences spécialisées du secteur de l’énergie à travailler en étroite collaboration pour l’atteinte des objectifs du programme AGoSE et les programmes à venir.
Dans son allocution au cours de la cérémonie d’ouverture de cet atelier, M. Sédiko DOUKA, le Commissaire de la CEDEAO en charge de l’Energie et des Mines a indiqué que le processus de mise en œuvre du SIE-CEDEAO a débuté depuis 2019 avec des résultats déjà très probants, notamment : (i) l’établissement d’une plateforme web du système d’information sur l’énergie de la CEDEAO déjà mise en ligne sur le site web de la CEDEAO ; (ii) le recrutement d’un expert en énergie et en base de données SIE à temps plein pour coordonner et gérer la Plateforme ; et (iii) la Collecte et la saisie des données de 2010 à 2019 dans le SIE. Le Commissaire DOUKA a également rappelé que la région de l’Afrique de l’Ouest a un taux d’accès faible de l’ordre de 53% malgré des progrès importants faits par les Etats membres à l’image justement du Ghana qui enregistre un taux d’accès de 87%.
D’après le Commissaire de la CEDEAO à l’Energie et aux Mines, une fois que ce système serait opérationnel, il devrait permettre la mise à disposition de données et d’informations actualisées par pays et consolidées au niveau régional, couvrant l’ensemble des caractéristiques (consommation, production, offre, sources d’énergie, flux, etc.) et la maîtrise de la situation énergétique en Afrique de l’Ouest. Ces données sont essentielles pour connaître la situation actuelle et projetée du secteur et, à terme, pour permettre des prises de décision soutenues pour faire face aux défis du secteur de l’énergie. Enfin, le Commissaire DOUKA a soutenu l’idée des Dirigeants Ouest-Africains de ne pas arrêter le financement des projets utilisant les combustibles fossiles particulièrement le gaz naturel qui est connu non polluant. Il a pour finir, appelé les partenaires techniques et financiers a plus de réalisme dans le traitement de ce dossier.
Procédant à l’ouverture officielle de l’atelier, M. Lawrence APAALSE, le Directeur de Cabinet représentant le Ministre de l’Energie du Ghana, a indiqué dans son allocution que la mise à disposition d’une base de données fiable et efficace est un atout pour tout pays dans le secteur de l’énergie car cet outil est crucial pour la planification à moyen et long terme et la prise de décision adéquate. L’expérience du Ghana dans ce domaine se traduit par la publication annuelle d’une analyse de la situation énergétique du pays et de son évolution à travers le « Energy Outlook of Ghana ». Le Directeur de Cabinet du Ministre de l’Energie du Ghana a, pour finir, salué le développement d’un tel système au niveau régional. Ce qui pourra permettre une meilleure planification des investissements et établir des politiques socioéconomiques.
Durant les cinq jours de travaux, plusieurs résultats seront présentés aux participants, notamment : (i) la situation énergétique dans l’espace CEDEAO et son évolution ; (ii) la qualité des statistiques énergétiques dans les Etats membres et (iii) la plateforme web de diffusion de l’information et les défis pour son amélioration. Ils seront également formés à l’utilisation des questionnaires communs de collecte des statistiques sur l’énergie et l’efficacité énergétique, à la méthodologie de collecte de données et des outils utilisés dans le cadre de l’élaboration du bilan énergétique et des indicateurs régionaux. Enfin, les experts valideront les données statistiques consolidés au plan régional sur la période 2010 à 2019.
Prennent part aux travaux de l’atelier, les Points focaux désignés par les Etats (statistiques énergétiques et l’efficacité énergétique) ; l’Union Européenne ; les experts de la Direction de l’Energie et des Mines de la CEDEAO ainsi que ceux des agences spécialisées de la CEDEAO en charge de l’énergie (EEEOA/WAPP, CERREC/ECREEE, ARREC/ERERA).