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S.E DR Omar Alieu Touray présente l’expérience de la CEDEAO en matière de négociations de paix

15 Feb, 2025

 S.E DR Omar Alieu Touray présente l’expérience de la CEDEAO en matière de négociations de paix à une rencontre organisée par les Nations Unies et Chatham house à Addis Abeba.

« Processus de paix en Afrique : perspectives d’accords durables pour mettre fin aux conflits », c’est le thème de la rencontre organisée par le Royal Institute of International Affairs, un institut de réflexion basé à Londres et plus connu sous le nom de Chatham House et le programme des Nations Unies pour le Développement (UNDP), ce vendredi 14 février 2025 à Addis-Abeba en Ethiopie, en marge de la 38ème Assemblée des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine.

Au cours de cette activité à laquelle le Président de la Commission de la CEDEAO et le Commissaire Abdel Fatau MUSAH en charge des Affaires Politiques, Paix et Sécurité de la CEDEAO ont participé, des personnalités africaines, tels que Dr Mohamed Ibn CHAMBAS et Professeur Ibrahim GAMBARI, ont présenté leurs expériences de négociations de paix sur le continent africain et le rôle joué par les acteurs locaux, régionaux et internationaux.

Dans sa présentation au cours de cette rencontre, S.E Dr Omar Alieu TOURAY a rappelé la longue et grande expérience de la CEDEAO dans les accords de paix en Afrique de l’Ouest notamment au Libéria, en Sierra Léone, en Guinée Bissau ou en Gambie. Pour lui, les principales leçons apprises des interventions et accords de paix peuvent se résumer en : le problème de la croyance par certains que la paix fragilise leur pouvoir, le problème de l’engagement des différentes parties qui sont hésitantes pendant le conflit, l’importance de rassurer les belligérants et d’appliquer les punitions en cas de non-respect des accords et enfin la valeur et l’importance d’une institution ou un pays qui doit avoir pour mission de sécuriser l’accord de paix.

Avant la CEDEAO, Dr Mohamed Ibn CHAMBAS est, quant à lui, revenu sur les succès obtenus dans le cadre des négociations pour la paix en Mozambique, avant de mentionner ses propositions pour une paix durable en Afrique notamment : l’implication des jeunes et des femmes dans les mécanismes de résolution de conflits, l’harmonisation des approches de paix, la priorisation de la prévention des conflits et le système d’alerte précoce et enfin, la neutralité et l’impartialité des médiateurs.

Quant au Professeur Ibrahim GAMBARI, il a déploré dans sa présentation, le budget important alloué à la résolution des conflits au détriment de la prévention. Pour lui, il est primordial de donner la priorité aux accords et processus de justice, d’attaquer aux causes primaires des conflits et choisir des médiateurs de qualité.

L’initiative « Silence les armes » de l’Union africaine (UA), pilier essentiel de l’Agenda 2063, reconnaît qu’il est impératif de mettre fin aux conflits pour assurer la prospérité économique à long terme et le développement durable du continent. Pourtant, ces aspirations sont de plus en plus menacées, car le nombre de conflits étatiques actifs en Afrique a presque doublé depuis 2013, passant de 15 à 28.

S’appuyant sur les conclusions d’une publication à venir dans le cadre d’un projet de recherche conjoint de Chatham House et du PNUD sur les processus de paix en Afrique : « Lessons Learned », la rencontre d’Addis a permis de mettre en lumière l’expérience des négociations de paix en Afrique et évaluer les facteurs clés contribuant à la durabilité variable de la paix sur le continent. Les discussions ont surtout porté sur le rôle joué par l’UA et les Communautés économiques régionales (CER) dans l’obtention de résultats positifs avec la contribution de partenaires clés et de personnalités publiques, et sur la manière dont ces acteurs peuvent soutenir plus efficacement la résolution des conflits et favoriser une paix durable dans les transitions post-conflit prolongées.

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