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Renforcer la coopération entre l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale face aux défis sécuritaires communs
11 Juil, 2018
Lomé, le 10 juillet 2018.La vice-présidente de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Mme Finda Koroma, a préconisé une approche commune dans la recherche de solutions aux défis liés à la paix, à la sécurité et à la stabilité qui se posent à l’Afrique centrale et à l’Afrique de l’Ouest.
C’est la quintessence de l’allocution qu’elle a prononcée, au nom du président de ladite Commission, Jean-Claude Kassi Brou, à l’ouverture, le mardi 10 juillet 2018, à Lomé, au Togo, de la réunion des experts de la Cedeao et de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) sur la paix, la sécurité, la radicalisation et l’extrémisme violent dans ces deux espaces sous-régionaux.
Pour Mme Koroma, ces deux espaces font face aussi à des menaces sécuritaires et environnementales dans le golfe de Guinée, notamment la piraterie, le trafic de carburant, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, le déversement de déchets toxiques dans la mer, sans oublier des activités illicites transfrontalières, dont le trafic d’armes, d’êtres humains et de drogue, de même que le blanchiment d’argent.
De nos jours, la présence et les activités de groupes terroristes sur les territoires des deux Communautés représentent la source de préoccupation majeure dans le domaine de la sécurité, a-t-elle fait remarquer.
Pour ce faire, elle a invité les participants à faire des propositions concrètes, et dépassant le cadre des déclarations d’intentions, pour toucher aux actions concrètes.
« Vos propositions doivent s’inscrire dans le sens de l’Histoire que nous voulons ensemble écrire. Je n’ai aucun doute que vous mettrez à profit votre expertise pour vous acquitter de la mission, et proposer aux Ministres un projet de Déclaration sur la paix, la sécurité, la stabilité et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, à la hauteur des attentes et ambitions de nos deux Communautés », a indiqué Mme Koroma.
Tout comme elle, le président du Comité de l’administration et des finances (CAF) de la Cedeao, l’ambassadeur Kadangha Bariki Limbiyè, du Togo, dont le pays assure actuellement la présidence en exercice de l’organisation régionale, s’est dit persuadé que les échanges contribueront à baliser le chemin devant matérialiser l’ambition des leaders des deux communautés.
« En décidant d’organiser un sommet conjoint Cedeao-CEEAC sur la sécurité, la stabilité et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, nos chefs d’Etat et de gouvernement ont pris toute la mesure de la situation sécuritaire préoccupante dans les Etats de nos deux Communautés respectives et son incidence sur la réalisation des projets prioritaires de développement », a noté le représentant du ministre togolais des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine, Prof. Robert Dussey.
Une vue des participantsIl a déploré les actes récurrents de criminalité auxquels font face les Etats membres de la Cedeao et de la CEEAC ; indiquant que ces actes sur fond de radicalisation et d’extrémisme violent remettent en cause la paix, la sécurité et le développement.
« Ces actes ont connu une recrudescence particulière ces dernières années, comme en témoignent les multiples attaques au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Niger, au Cameroun, au Tchad et au Mali plus récemment », a déclaré Kadangha Bariki Limbiyè.
A l’instar de l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale fait également face à d’importants défis sécuritaires, a souligné le secrétaire général adjoint, chef du département de l’intégration socioculturelle de la CEEAC, Edu Mba Mokuy.
Pour le représentant du secrétaire général de la CEEAC, Ahmad Allam-Mi, ces défis sont entre autres, la persistance des groupes armés, la circulation illicite des armes légères et de petit calibre, l’immigration irrégulière, la piraterie, le braconnage et le trafic illicite des ressources naturelles, la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme.
La proximité économique et socioculturelle ainsi que la similarité des défis sécuritaires entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale obligent donc la Cedeao et la CEEAC à renforcer les mécanismes actuels de coopération, et en créer davantage dans les secteurs où cela s’avère nécessaire, a préconisé Edu Mba Mokuy.
« La réunion à laquelle nous sommes conviés ce jour revêt donc une importance historique indéniable. Le fait qu’elle soit dédiée aux questions de paix et de sécurité est une expression claire de nos très hautes autorités que la paix, la sécurité et la stabilité constituent les bases précieuses sur lesquelles se construira le développement socio-économique de nos deux régions et, partant, de tout le continent africain », a-t-il conclu.
Il a exhorté les participants à écrire l’histoire, en identifiant les grands axes d’actions concrètes à mettre en œuvre pour garantir la paix, la sécurité et la stabilité en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.