Les membres du comité de pilotage planchent sur le rapport final provisoire révisé de l’étude du FODETE-CEDEAO
14 Août, 2015Le ministre de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, Ally Coulibaly, par la voix de son directeur de cabinet, Alassane Zié Diamoutene, estime que le financement demeure l’un des obstacles majeurs à la réalisation des infrastructures en Afrique de l’Ouest.
M. Diamoutene a partagé cette réflexion avec les participants à l’atelier de validation du rapport final provisoire de l’étude pour la mise en place du Fonds pour le développement et le financement des secteurs du transport et de l’énergie de la CEDEAO, en abrégé FODETE-CEDEAO, ouvert le jeudi 13 août 2015 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Dans son intervention à la cérémonie d’ouverture de cette rencontre, M. Diamoutene a invité l’assistance à imaginer et mettre en place des mécanismes innovants qui viendront compléter les outils classiques de financement des infrastructures.
C’est pourquoi il a salué la création du FODETE-CEDEAO qui est, selon lui, la manifestation de la volonté des leaders ouest-africains de se doter d’un instrument efficace pour faire face aux multiples sollicitations des populations et opérateurs économiques liées à l’insuffisance et la qualité des infrastructures existantes.
«L’objectif du Fonds est de faciliter le financement et le développement des infrastructures sous-régionales pour accélérer le processus de libre circulation des personnes et des biens», a indiqué M. Diamoutene.
C’est le 22 juin 2009 à Abuja, au Nigéria, que la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, lors de sa 36ème session, a instruit la Commission, notamment son Unité de préparation et de développement des projets d’infrastructures (PPDU), basée à Lomé, au Togo, de définir avec la Banque pour l’investissement et le développement de la CEDEAO (BIDC) et la Banque africaine de développement (BAD) les modalités de mise en place du FODETE-CEDEAO.
L’idée de la création du Fonds, à laquelle la 37ème Conférence de l’organisation régionale tenue le 22 février 2010, toujours à Abuja, a réaffirmé son adhésion, est partie du principe selon lequel l’espace communautaire est doté d’énormes ressources, notamment agricoles, minières, pétrolières et gazières pouvant assurer le financement des infrastructures régionales des secteurs du transport et de l’énergie, grâce au prélèvement sur les recettes générées par ces ressources.
A cet effet, la Commission de la CEDEAO a été mandatée pour conduire une étude de faisabilité pour la création et la mise en place du FODETE-CEDEAO. Pour ce faire, un consultant a mené, en 2012, ladite étude financée par la BAD et la BIDC et soumis à la Commission en mai 2013, un rapport préliminaire.
Ce rapport a été validé par des experts des Etats membres au cours d’un atelier tenu en juin 2013 à Abidjan ; lequel a débouché sur l’élaboration d’un projet de rapport final fournissant une analyse détaillée et des propositions pour la création et la mise en place du Fonds. Ce rapport a été examiné lors d’un autre atelier, initié en décembre 2013 à Dakar, au Sénégal. Les participants à cette réunion ont recommandé au consultant de réviser le rapport et le soumettre à nouveau pour validation.
En dépit de la soumission par le consultant du projet de rapport final révisé en avril 2014, certaines questions demeurent toujours en suspens ; d’où la tenue de la présente réunion.
Pour le commissaire chargé des Infrastructures de la Commission de la CEDEAO Ebrima Njie, cette réunion doit permettre au Comité de pilotage de réexaminer ledit projet de rapport et de discuter des points non encore élucidés, en particulier l’ancrage institutionnel et le fonctionnement du Fonds, selon une approche consensuelle.
A en croire M. Njie, les conclusions préliminaires de l’étude indiquent que jusqu’à 340 millions de dollars américains peuvent être obtenus au cours de la première année de mise en œuvre du FODETE-CEDEAO et ce montant peut aller jusqu’à 1 milliard de dollars américains en 2032. Ce qui constitue une bonne projection, a-t-il souligné.
«Nous croyons fermement que la création du Fonds va aider à mettre en place des infrastructures de qualité dans la région ouest-africaine et plus tard contribuer à la croissance et au développement de l’espace communautaire», a indiqué Ebrima Njie.
Il a remercié les représentants des Etats membres, de la BAD ainsi que de la BIDC pour leur soutien à la création du Fonds et invité les participants à faire des propositions pertinentes à l’issue de la rencontre.
Les recommandations et les textes juridiques appropriés issus de cette rencontre ainsi que le rapport final de l’étude seront soumis, d’abord, au Comité d’administration et des finances (CAF) et au Conseil des ministres de la CEDEAO pour validation, et ensuite, à la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation régionale pour approbation.
A noter que les participants à cet atelier sont, entre autres, des représentants des Etats membres, de la BAD, de la BIDC, de la Commission de la CEDEAO, notamment son commissaire chargé de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en Eau, Dr Lapodini Marc Atouga, et le directeur du PPDU, Douka Sediko.