Les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest et du sahel renouvèlent leurs engagements à investir davantage dans les engrais et la santé des sols afin de stimuler la productivité et nourrir une population sans cesse croissante
02 Juin, 2023Les deux jours de discussions ont permis aux participants et aux parties prenantes de la table ronde sur les engrais et la santé des sols en Afrique de l’Ouest et au Sahel d’élaborer une feuille de route pour investir dans l’avenir en nourrissant les sols. Cette feuille de route a été approuvée par les délégations des pays, réunissant le président Faure Essozimna Gnassingbé de la République du Togo, le président Mohamed Bazoum de la République du Niger, le président Umaro Sissoco Embalo de la Guinée Bissau, le président de la Commission de la CEDEAO ainsi que les ministres de l’agriculture et des finances des Etats membres. Un autre résultat important de la table ronde est la Déclaration de Lomé qui met en exergue les engagements clés des États membres pour améliorer la santé et la fertilité des sols et renforcer la résilience des agriculteurs et des systèmes de production face aux changements climatiques et à d’autres chocs exogènes.
« Sans vision, sans stratégie, les engrais passent bien vite d’une promesse de restauration des sols à la cause de leur détérioration, » a ainsi déclaré le président de la République Togolaise, Faure Essozimna Gnassingbé. « Face à ce besoin de trouver un juste équilibre, la planification et l’implication de l’État s’imposent. C’est pourquoi je suis favorable à une planification régionale. Comme l’illustre la Feuille de Route présentée ce jour, notre vision doit être sous- régionale avant tout …Nous devons produire plus aujourd’hui et demain est donc urgent car la faim est de retour dans notre région ».
Les chefs d’industrie et les partenaires au développement et le groupe des donateurs de la Politique agricole de la CEDEAO (ECOWAP) ont également réaffirmé leurs appuis pour une approche innovante et intégrée de la gestion durable de la fertilité des sols.
« En faveur des pays membres de la CEDEAO et avec les partenaires au développement, la Banque mondiale s’engage à accroitre leurs appuis financiers et techniques pour une agriculture résiliente porteuse de développement durable et créatrice d’emplois. Nous travaillons avec les institutions africaines pour promouvoir la santé des sols et lutter contre l’insécurité alimentaire, » a déclaré Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
La Banque mondiale a annoncé 1,5 milliard de dollars supplémentaires dans le secteur de l’agriculture d’ici 2024 – passant de 4 milliards déjà engagés et en cours de mise en œuvre à 5,5 milliards de dollars. Il s’agir d’un soutien continu aux réformes nécessaires pour l’amélioration de la santé des sols et le renforcement du secteur des engrais en matière de gestion des subventions, de contrôle de qualité et traçabilité à travers des opérations de politique de développement et des projets de production d’engrais verts. Les Pays-Bas ont également annoncé 100 millions d’euros pour soutenir le secteur en Afrique de l’Ouest au cours de la prochaine décennie.
« A travers l’adoption d’une feuille de route commune, les pays de la CEDEAO s’engagent à améliorer l’accès aux engrais minéraux et organiques des petits producteurs et productrices agricoles, en mettant l’accent sur les cultures assurant la sécurité et la souveraineté alimentaires des populations et la mise en œuvre des actions prioritaires, » a souligné Omar Alieu Touray, Président de la Commission de la CEDEAO.
La table ronde de Lomé a réuni les dirigeants venus du Bénin, du Burkina Faso, du Cabo Verde, de Côte d’Ivoire, de Gambie, du Ghana, de Guinée, de Guinée-Bissau, du Liberia, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Nigéria, du Sénégal, de Sierra Leone, du Tchad et du Togo. Le président de la CEDEAO, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, les représentants de partenaires régionaux du développement, notamment l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), le Centre international pour le développement des engrais (IFDC), entre autres, ainsi que des dirigeants de l’industrie des engrais y participaient également.