Ouagadougou, le 29 avril 2016
L’atelier régional pour la validation du rapport préliminaire de l’étude de faisabilité pour l’extension du réseau de gazoduc de l’Afrique de l’ouest s’est achevé le 28 avril 2016 à Ouagadougou, au Burkina Faso, sur une série de recommandations aussi bien à l’endroit du consultant ayant réalisé l’étude qu’à la Commission de la CEDEAO.
A la Commission, il a été demandé d’envisager l’organisation d’une rencontre inter-états incluant les parties prenantes au gazoduc ouest-africain, en vue d’identifier les difficultés liées à la fourniture du gaz naturel et aux paiements des factures de livraison de gaz naturel.
Les participants ont également suggéré qu’une étude de l’offre et de la demande en gaz naturel soit menée pour chacun des 15 Etats membres de la CEDEAO.
Concernant le consultant, il lui a été indiqué de revoir au niveau de chacun de ces Etats la pertinence de certaines données utilisées dans les différentes analyses présentées dans le rapport. Chaque point focal ou délégué pays devra aider le consultant à disposer des données actualisées au niveau de son Etat.
Le consultant est aussi appelé à formuler des recommandations plus pertinentes pour proposer des solutions aux problèmes actuels du gazoduc de l’Afrique de l’ouest.
Recommandation est également faite au consultant d’analyser la multiplicité des points d’entrée pour l’approvisionnement du gaz, notamment par le Ghana et la Côte d’Ivoire, comme alternative complémentaire à l’approvisionnement du gazoduc par le Nigeria.
L’atelier de Ouagadougou a exhorté le consultant à analyser dans le cadre du rapport final, les options de fourniture de gaz naturel à partir de réserves potentielles de certains Etats de la région, tels le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Niger, afin de consolider le phasage de l’extension du réseau de gazoduc.
Une autre décision de la réunion porte sur la présentation par le consultant d’une analyse comparée entre le transport du gaz naturel d’un Etat A à un Etat B par extension du gazoduc ouest-africain pour la production d’électricité, d’une part, et le transport de l’énergie électrique d’origine thermique (centrale à gaz) entre lesdits Etats suivant les plan d’interconnexion du WAPP, d’autre part.
Les participants ont par ailleurs demandé au consultant d’intégrer dans ses analyses l’option de constituer des pools régionaux à l’image du Système d’échanges d’énergie électrique ouest africain (WAPP) en vue de faciliter l’approvisionnement de certains Etats par un Etat hub.
S’agissant de l’extension du gazoduc, les participants estiment que celle-ci doit profiter à l’ensemble des 15 Etats membres de la CEDEAO. Toutefois, ils adhèrent à la proposition du consultant de procéder au phasage de l’extension afin de garantir la viabilité économique du projet.
Ainsi, compte tenu des résultats de l’analyse basée sur une multitude de critères, les participants ont validé la proposition du consultant de considérer dans un premier temps la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, et en seconde phase le Niger et la Guinée.
Dans une troisième phase, il sera envisagé une interconnexion à partir du Sénégal et un développement des portions à partir de la Guinée et du Niger pour couvrir les autres Etats membres de la CEDEAO.
En procédant à la clôture des travaux, le Commissaire chargé de l’Energie et des Mines de la Commission de la CEDEAO, Dr Morlaye Bangoura, a remercié les participants pour la qualité des travaux et la pertinence de leurs observations qui permettront au consultant d’améliorer le rapport.
Il a rappelé l’importance de cette étude pour l’Afrique de l’ouest et invité le consultant à prendre en compte lesdites observations afin de faire les ajustements nécessaires.
Pour rappel, c’est en 2003, en marge du 26ème sommet ordinaire de la CEDEAO, que les présidents Olusegun Obasanjo du Nigéria, feu Mathieu Kérékou du Bénin, John Kufuor du Ghana et feu Gnassingbé Eyadema du Togo ont signé un traité pour la construction et l’exploitation réseau de gazoduc de l’Afrique de l’Ouest, afin de transporter du gaz naturel pour la génération d’électricité et les besoins industriels en Afrique de l’Ouest.
Ce projet, d’un coût global d’environ 500 millions de dollar américain, permet actuellement au Bénin, au Ghana et au Togo de recevoir du gaz naturel provenant du Nigeria.
Bien que le gazoduc n’arrive pas encore à satisfaire les besoins des Etats connectés pour des contraintes temporaires de disponibilité du gaz naturel, la Commission de la CEDEAO a entrepris une étude de faisabilité pour l’extension du réseau existant aux autres Etats membres. L’étude devrait permettre d’analyser et de faire des recommandations sur le fonctionnement actuel du gazoduc et d’identifier les conditions d’extension du réseau.
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