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La Conférence Biennale De La CEDEAO Et Le Centre De Recherche Et D’information Sur Les Substances Psychoactives (CRISA) Aborde La Crise De La Toxicomanie Et Examine De Nouvelles Approches De Traitement

11 Oct, 2024

La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a pris des mesures décisives pour répondre à la crise croissante de la toxicomanie en Afrique lors de la 15e Conférence Internationale Biennale sur les Drogues, l’Alcool et la Société en Afrique, coorganisée avec le Centre de Recherche et d’Information sur les Substances Psychoactives (CRISA). Tenue à Abuja les 9 et 10 octobre 2024, cette rencontre a réuni des décideurs politiques de haut niveau, des chercheurs et des professionnels de la santé afin de faire avancer les stratégies d’amélioration de l’accès au traitement des troubles liés à l’usage de substances (TUS) et d’examiner les nouvelles tendances de la toxicomanie sur le continent.

Dans son discours inaugural, Dr Daniel Amankwaah, Responsable Principal de Programme à la Division de la Prévention et du Contrôle des Drogues de la CEDEAO, représentant la Professeure Fatou Sarr Sow, Commissaire de la CEDEAO pour le Développement Humain et les Affaires Sociales, a souligné l’urgence d’une coopération régionale face à la prolifération de nouvelles substances psychoactives, notamment le « Kush ». Il a déclaré : « La CEDEAO est déterminée à renforcer ses cadres de prévention et de contrôle pour freiner la vague de toxicomanie qui menace le tissu socio-économique de nos États membres. »

Le Directeur Exécutif de CRISA, le Professeur Isidore S. Obot, dans son discours d’ouverture, a souligné la nécessité de promouvoir des solutions fondées sur la recherche pour répondre à la crise de la drogue, en mettant un accent particulier sur les populations vulnérables telles que les femmes et les communautés rurales. « Cette conférence vise à partager des connaissances, encourager l’innovation politique et renforcer les efforts de collaboration pour améliorer l’accès au traitement des troubles liés à l’usage de substances à travers l’Afrique », a-t-il déclaré.

Le Responsable National de Projet pour l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), Dr Akanidomo Ibanga, a abordé les défis mondiaux liés à la réduction de la demande de drogues, soulignant le rôle de l’ONUDC dans l’appui technique et le renforcement des capacités des gouvernements africains. « Notre collaboration avec les États membres est cruciale pour la mise en œuvre d’approches axées sur la santé dans le contrôle des drogues », a-t-il ajouté.

Le Dr Olubusayo Akinola, Chef de la Division du Bien-être Social, du Contrôle des Drogues et de la Prévention du Crime à la Commission de l’Union Africaine (CUA), a réaffirmé l’engagement de l’Union Africaine à soutenir les États membres dans l’élaboration de stratégies nationales robustes de contrôle des drogues. « La CUA continuera à travailler pour garantir que chaque État membre ait accès aux ressources et au soutien technique nécessaires pour lutter efficacement contre le fléau des drogues », a-t-elle déclaré.

Le Professeur Jallal Toufiq, Président de l’Organe International de Contrôle des Stupéfiants (OICS), a présenté un panorama complet du système mondial de contrôle des drogues et souligné l’importance d’assurer l’accès aux substances contrôlées à des fins médicales et scientifiques légitimes. Il a mis en avant le rôle de l’OICS dans l’équilibre entre accessibilité et prévention des abus, en déclarant : « Nous devons garantir que ceux qui en ont besoin puissent accéder aux médicaments essentiels tout en protégeant les sociétés des effets dévastateurs de la toxicomanie. »

L’atelier, marqué par des sessions plénières dynamiques et des discussions sur l’expansion des services de télésanté et des stratégies innovantes de réduction des risques, prendra fin le 10 octobre 2024, avec d’autres séances axées sur des recommandations politiques concrètes. Les travaux ont mis en évidence la nécessité d’une coopération accrue en matière de recherche et de politiques publiques pour endiguer la montée de la toxicomanie dans la région.

En clôturant les séances, le Dr Daniel Amankwaah a réaffirmé l’engagement indéfectible de la CEDEAO à soutenir les États membres dans leurs efforts pour améliorer les services de traitement des drogues et lutter contre le trafic de stupéfiants. Il a lancé un appel à l’action en insistant sur le fait que « la lutte contre la toxicomanie exige un front uni. La CEDEAO continuera de collaborer avec ses États membres et les organisations internationales pour mettre en œuvre des solutions efficaces. »

La prochaine conférence biennale aura lieu en 2026, et la CEDEAO y présentera un rapport d’étape détaillé sur son appui aux centres de traitement et de réadaptation des drogues dans les États membres.

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