La CEDEAO Organise Un Atelier Régional sur le Gazoduc Atlantique Africain (AAGP)
11 Oct, 2024La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a lancé un atelier régional de quatre jours pour examiner et valider l’Accord avec les Gouvernements Hôtes (HGA) relatif au projet de Gazoduc Atlantique Africain (AAGP). L’événement, qui se tient à l’hôtel Radisson, Ikeja, Lagos, a débuté le 8 octobre et se terminera le 11 octobre 2024.
Il convient de rappeler que l’Accord Intergouvernemental (IGA), régissant les relations entre les États parties prenantes au projet, a été validé lors d’un atelier similaire tenu en août 2024 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Selon l’Accord avec les Gouvernements Hôtes (HGA), qui sera annexé à l’IGA, il régira les relations entre un État hôte et la Société de Projet.
Cette initiative s’inscrit dans les efforts de la CEDEAO pour renforcer la sécurité énergétique régionale à travers des infrastructures régionales telles que l’AAGP, un projet d’envergure reliant le Nigeria au Maroc, et approvisionnant tous les États membres de la CEDEAO ainsi que la Mauritanie, avec une extension prévue vers l’Europe.
Le projet de Gazoduc Atlantique Africain, né de la fusion du Projet d’Extension du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (WAGPEP) et du Projet de Gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP) en un seul projet, vise à établir un gazoduc de 7 000 km. Il traversera jusqu’à 13 pays côtiers, avec des ramifications vers les trois pays enclavés de la CEDEAO, offrant une source d’énergie durable et sécurisée pour la région et au-delà. Le NMGP a été lancé en 2016 par l’ancien Président nigérian Muhammadu Buhari et le Roi Mohammed VI du Maroc.
Dans son discours d’ouverture, le Directeur de l’Énergie et des Mines de la Commission de la CEDEAO, Dabire Bayaornibè, a salué les efforts conjoints du Nigeria et du Maroc, en soulignant leur rôle clé dans l’avancement du projet à travers leurs compagnies pétrolières nationales respectives.
« Notre région est confrontée à des défis énergétiques croissants, et l’AAGP est un projet essentiel pour répondre à ces défis. Le gaz naturel représente une source d’énergie de transition prometteuse pour la région », a déclaré M. Bayaornibè. Il a précisé que l’AAGP s’aligne sur l’intégration stratégique de la CEDEAO et revêt une importance capitale pour la région, car l’accroissement de la disponibilité du gaz naturel stimulera son développement économique, industriel et agricole, tout en contribuant aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.
Le Sénateur Heineken Lokpobiri, Ministre des Ressources Pétrolières du Nigeria, a souligné l’importance du projet pour exploiter les ressources en gaz naturel de l’Afrique de l’Ouest. « Le Gazoduc Atlantique Africain représente bien plus qu’un simple pipeline ; il symbolise notre ambition commune de créer un marché énergétique unifié à travers l’Afrique de l’Ouest et au-delà », a déclaré M. Lokpobiri, représenté par M. Oluremi Komolafe, Directeur du gaz au Ministère des Ressources Pétrolières du Nigeria.
Il a également souligné le potentiel du projet à favoriser l’industrialisation régionale, à créer des emplois et à promouvoir la croissance économique. M. Lokpobiri a insisté sur l’importance des partenariats entre les gouvernements, les institutions internationales et le secteur privé, ajoutant que le HGA poserait les bases de ces collaborations.
Il a en outre affirmé que l’AAGP s’inscrivait dans les objectifs d’expansion et d’industrialisation du gaz naturel du Nigeria, en offrant une source d’énergie plus propre et plus abordable. Avec sa contribution à la coopération régionale et à la lutte contre le changement climatique à l’échelle mondiale, le projet soutient également les objectifs des Nations Unies, selon M. Lokpobiri. Il a félicité la CEDEAO pour l’organisation de cet atelier, dont l’objectif est de finaliser des documents clés pour le projet, y compris le HGA.
L’atelier a été marqué par des présentations de la Direction de l’Énergie et des Mines de la CEDEAO et de la délégation marocaine, suivies de discussions sur le HGA et les modalités liées au projet.
M. Ahmad Rufai Khalid, Secrétaire général et conseiller juridique de la Société nationale nigériane du pétrole (NNPC), a décrit les prochaines étapes du projet, en soulignant l’importance de finaliser le HGA pour que l’IGA et le HGA soient adoptés par les chefs d’État d’ici la fin de l’année.
Le projet de Gazoduc Atlantique Africain devrait renforcer l’intégration énergétique régionale, consolider les liens économiques et contribuer aux initiatives mondiales en matière de climat, en faisant un projet phare pour l’Afrique de l’Ouest et au-delà.