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La CEDEAO intensifie ses efforts de lutte contre le terrorisme et l’insécurité en Afrique de l’ouest

11 Mar, 2024

La CEDEAO intensifie ses efforts dans la mise en place d’une force chargée de lutter contre le terrorisme dans la sous-région ouest-africaine.

 

C’est le message que le Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, l’Ambassadeur Abdel-Fatau Musah, a confié aux journalistes lors de la conférence de presse hebdomadaire organisée le vendredi 8 mars 2024 à Abuja au Nigeria.

 

Il a indiqué que la décision de créer une force antiterroriste avait été prise par la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement, lors d’un sommet extraordinaire tenu à Abuja.

 

L’ambassadeur Abdel-Fatau Musah a ajouté que les Chefs d’état-major de la Défense de la région avaient élaboré un concept d’opérations pour la force et que les ministres des finances et de la défense devaient se réunir pour définir les modalités de financement de cette force.

 

Il a déclaré que le terrorisme est sans aucun doute la principale menace existentielle à laquelle sont confrontés les états membres de la CEDEAO, notant que « les menaces au sein de la région ne sont pas circonscrites aux états mais vont au-delà des frontières, d’où la nécessité d’une collaboration transfrontalière ».

 

Pour illustrer l’impact du terrorisme sur les populations ouest-africaines, il a révélé qu’en 2023, plus de 3500 incidents d’attentats terroristes ont été enregistrés dans l’espace CEDEAO. Ils ont coûté la vie à environ 2000 personnes au Burkina Faso, plus de 1044 au Mali et 500 au Niger, soit environ 7000 morts dans les trois pays, tandis qu’un total de 4,8 millions de personnes font face à l’insécurité alimentaire, 2,4 millions de citoyens sont des déplacés internes et près de 9000 écoles ont dû fermer.

 

Toujours sur les mesures de lutte contre le terrorisme, l’Ambassadeur Musah a informé la presse que le dépôt logistique de la CEDEAO à Lungi à 98% de taux de réalisation. Celui-ci devrait fournir un appui aux opérations de soutien à la paix de la CEDEAO, afin de lutter efficacement contre l’extrémisme violent et les activités terroristes dans la sous-région ouest-africaine.

 

Au sujet du maintien de la démocratie, le Commissaire a déclaré ceci : « la CEDEAO a fait le choix conscient, en raison de la crise dans la sous-région, d’adopter un code de conduite des états membres dont ils sont signataires et la CEDEAO ne fait donc rien en dehors des protocoles et instruments qui ont été approuvés par les 15 Etats membres de notre région ».

 

 

L’Ambassadeur Musah a expliqué que la démocratie libérale telle qu’elle est pratiquée dans la région a parfois été réduite à l’électoralisme, ce qui signifie qu’entre les élections, il y a très peu de choses en termes de bien-être sociétal et d’amélioration des conditions de vie et des services sociaux, de développement des infrastructures et de gouvernance inclusive. « Les élections sont devenues une question de vie ou de mort dans certains Etats, ce que la CEDEAO cherche à rectifier ».

 

Il a indiqué que les élections doivent consacrer la démocratie qui doit être en corrélation avec le bien-être sociétal, la sécurité alimentaire et les infrastructures de base au profit des citoyens.

 

À cette fin, a-t-il dit, la CEDEAO a essayé de revoir le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance afin de s’assurer que les Présidents en exercice ne rusent pas avec leurs constitutions ou leurs droits électoraux en vue de se perpétuer au pouvoir.

 

Pour protéger les démocraties fragiles, selon ses propos, la CEDEAO a maintenu des missions militaires en Gambie et en Guinée-Bissau ; une autre mission est envisagée en Sierra Leone après la dernière attaque de prison et la tentative de reprise de pouvoir dans ce pays.

 

L’Ambassadeur Musah a souligné que la force de la CEDEAO réside dans le fait que les 15 Etats membres se donnent la main et affrontent les défis ensemble.

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