La CEDEAO au Niger: Quels impacts sur le développement économique et social ?
08 Mar, 2023Le mercredi 8 février 2023, dans les locaux de la CEDEAO au Niger, Son excellence N’Dri Guillaume GNAMIEN, nouveau Représentant Résident de la CEDEAO au Niger, a animé une conférence de presse portant sur le thème : la CEDEAO au Niger, quels impacts sur le développement économique et social ?
Cette conférence de presse inaugurale des activités de la représentation résidente de la CEDEAO au Niger a regroupé 14 médias nationaux et internationaux. La rencontre avec les médias a permis au Représentant Résident de la CEDEAO d’avoir une première prise de contact avec la presse. Il a utilisé une approche pédagogique pour faire connaitre davantage l’Institution communautaire à travers son organisation et son fonctionnement, ses missions et objectifs, ses activités ainsi que ses obligations et autres réalisations. SE. N’Dri Guillaume Gnamien a affirmé que « le Niger est l’un des États membres qui s’implique le plus dans le processus d’intégration et il va de soi que la CEDEAO travaille à ce que ses actions puissent avoir davantage d’impacts pour les populations ». Il a rappelé que la CEDEAO, c’est 48 ans au service de l’intégration régionale.
A cet effet, il a présenté la CEDEAO, des prémices à sa création en 1975, jusqu’à nos jours avec la mise en œuvre depuis 2021 de la « Vision 2050 » : une communauté de peuples pleinement intégrée dans une région paisible, prospère avec des institutions fortes et respectueuse des libertés fondamentales, et œuvrant au développement inclusif et durable.
Le Représentant Résident a également évoqué les différentes réformes majeures que la CEDEAO a connue avec la création d’un cadre de libre-échange (libre circulation des personnes et des biens), d’intégration (coopération économique, développement des infrastructures et soutien aux secteurs clés) et de renforcement de la paix, la stabilité et la démocratie dans la région. Il a précisé à la presse les cinq (05) principaux piliers de la vision 2050, en l’occurrence « Paix, sécurité et stabilité », « Gouvernance et État de droit », « Intégration économique et Interconnectivité », « transformation et développement inclusif et durable », et, « Inclusion sociale ».
Cette vision fait suite à la « Vision 2020 », adoptée par les chefs d’États en juin 2007 avec pour ambition d’œuvrer ensemble à la détermination de notre propre destinée (vers une communauté démocratique et prospère). Selon le Représentant Résident, « Des acquis notables sont observés mais des défis persistants demeurent », car, « la pauvreté et le faible accès des populations aux services sociaux de base de qualité, la nécessité d’accélérer le processus d’intégration économique et des infrastructures, les effets du changement climatique, le terrorisme et les pandémies » sont présents. Il a indiqué qu’en dépit de ces défis, des ambitions fortes existent pour faire de la CEDEAO un outil de développement. Il a ainsi mis en avant les progrès enregistrés ainsi que certains succès de l’organisation ayant un impact certain pour les États mais aussi pour les populations.
Le Représentant Résident a cité plusieurs projets intégrateurs mis en œuvre dans les domaines prioritaires des échanges commerciaux, de la coopération économique, des infrastructures de développement mais aussi de l’accès à l’énergie ainsi qu’au renforcement des systèmes de santé et de la sécurité alimentaire. A ce sujet, il a fait cas d’un avancement normal du processus de création de la monnaie unique « Eco » ainsi que de tout ce que cela sous-entend notamment la mise en place d’une Banque centrale et les autres mécanismes juridiques et financiers.
L’autre sujet abordé lors de la conférence et qui a particulièrement retenu l’attention, est celui de la gouvernance où, comme l’ont fait remarquer certains journalistes, la CEDEAO est fortement critiquée ces derniers temps par rapport à la gestion de certaines situations politiques dans les Etats membres. Sur ce point, SE. N’Dri Guillaume Gnamien a rappelé les multiples efforts de l’Organisation notamment pour ce qui est du renforcement de la stabilité politique. Il a mis en relief les missions de préparation et d’observation électorale que l’institution déploie à l’occasion des différents cycles électorales ainsi que les opérations de paix pour éviter des crises postélectorales. SE. N’Dri Guillaume Gnamien a aussi évoqué les nombreuses missions de médiation de l’organisation dans les pays en crise politique comme au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, des pays en transition après des coups d’états militaires qui ont entrainé des sanctions de la CEDEAO, et que l’organisation continue d’accompagner pour un retour à l’ordre constitutionnel.
« Au Mali par exemple, près de 20 missions de médiation ont été conduites pour accompagner le pays depuis le début de la crise politique », a défendu le Représentant Résident de la CEDEAO, qui reconnait toutefois que certains succès enregistrés grâce au travail de la CEDEAO ne peuvent être rendus public pour assurer la crédibilité de la médiation, ce qui fait qu’ils ne sont pas tous connu de l’opinion.
Le Représentant Résident SE. N’Dri Guillaume Gnamien après cette présentation de la CEDEAO et de ses missions, a répondu aux questions des journalistes invités à cette conférence. Cet échange avec la presse à Niamey a permis au Représentant Résident de la CEDEAO, en présence de la Coordinatrice de la Cellule Nationale de la CEDEAO du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, de mieux cerner l’appréhension du public de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest au Niger. Rendez-vous a donc été pris avec la Presse pour des séances sur des thèmes précis en vue de présenter plus en détail les réalisations de la CEDEAO à ce jour.