Des infrastructures géologiques et géomatiques pour relever les défis des secteurs minier et pétrolier
11 Déc, 2018
Abidjan, le 10 décembre 2018. Le vice-président ivoirien, Daniel Kablan Duncan, a préconisé la réalisation d’infrastructures géologiques appropriées devant contribuer à une meilleure exploitation des ressources minières dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), en vue de remédier aux nombreux défis auxquels sont confrontés les secteurs minier et pétrolier en Afrique de l’Ouest. Cette région bénéficie d’un environnement naturel prometteur et les industries extractives jouent un rôle de plus en plus important dans son développement, a indiqué le représentant du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, le lundi 10 décembre 2018, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à l’ouverture de la 2ème édition du Forum des mines et du pétrole de la Cedeao, dénommée «ECOMOF». Daniel Kablan Duncan a rappelé les énormes ressources dont regorge l’Afrique de l’Ouest dans le secteur extractif, tout en se félicitant de ce que cette région fournit au niveau mondial 10% du manganèse, 8% de la bauxite et 7% de l’uranium. Toutefois, il a déploré la faible contribution des secteurs minier et pétrolier dans le Produit intérieur brut (PIB) et leur incapacité à générer des emplois décents et massifs dans la plupart des pays de la sous-région. Pour le Vice-président ivoirien, quatre défis entravent le développement de ces secteurs, et leur résolution passe par la réalisation d’infrastructures géologiques et géophysiques ainsi que l’optimisation des revenus de l’Etat dans le secteur de l’industrie extractive. « Il est urgent pour notre sous-région d’entreprendre des réformes vigoureuses en vue de lever toutes les entraves au développement du secteur extractif. Ce forum devrait permettre de faire du secteur extractif, le 2ème pilier de développement après l’agriculture », a-t-il noté. Tout comme M. Duncan, le ministre ivoirien des Mines et de la Géologie, Jean-Claude Kouassi, a appelé les Etats membres de la Cedeao à « redoubler d’efforts » pour relever les nombreux défis qui minent l’essor du secteur extractif en Afrique de l’Ouest. Pour la Vice-présidente de la Commission de la Cedeao, Mme Finda Koroma, ces défis se résument, entre autres, à l’implication insuffisante des opérateurs économiques locaux dans la production des biens et services ; à la faible contribution à la richesse nationale, à la répartition équitable des revenus, à la fiscalité, au développement local et régional ; et à des ressources humaines inadéquates.
D’autres défis portent sur la faible rentabilité et viabilité des sociétés minières locales du fait de la non maitrise des coûts des facteurs de production ; les activités minières dominées par l’extraction et l’exportation de minerai brut avec une très faible transformation des produits localement ; les difficultés d’organisation, d’encadrement et de règlementation des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées, a indiqué Mme Koroma. Pour relever ces défis, plusieurs actions ont été initiées dans les secteurs minier et pétrolier au niveau régional, a fait savoir la représentante du président de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Kassi Brou. Concernant le secteur minier, Mme Koroma a cité notamment l’adoption de la politique de développement des ressources minérales de la Cedeao ; celle de la Directive sur l’harmonisation des principes directeurs et des politiques dans le secteur minier ; la formulation, encore en cours, d’un Code minier de la Cedeao ; la création de l’Observatoire et du système cadastral du secteur géo-extractif de la Cedeao ; et la création de la Fédération des chambres des mines de l’organisation régionale. Dans le secteur pétrolier, a laissé entendre Mme Koroma, la formulation de la politique de développement des hydrocarbures de la Cedeao, l’élaboration du programme régional d’amélioration de l’approvisionnement en hydrocarbures, tout comme l’harmonisation des spécifications des produits pétroliers figurent parmi les mesures prises par la Cedeao. « Nous suivons avec beaucoup d’intérêt l’évolution de l’industrie minière et pétrolière dans la région, ainsi que les actions des Etats membres visant à promouvoir la diversification par rapport aux minéraux traditionnellement exploités », a-t-elle affirmé. La promotion du développement de l’important potentiel minier et pétrolier de l’Afrique de l’Ouest sous-tend la volonté des dirigeants ouest-africains de créer l’ECOMOF, comme une plateforme de dialogue inclusif dans la région. L’ECOMOF, faut-il le rappeler, ambitionne de rassembler sur une plate-forme unique toutes les principales parties prenantes des secteurs minier et pétrolier des Etats membres de la Cedeao pour un dialogue inclusif et participatif sur la manière de renforcer leur développement vers le bien-être des populations de la Communauté. Il devrait se tenir tous les deux ans par rotation dans ces Etats. La 1ère édition d’ECOMOF s’est déroulée à Accra, au Ghana, du 6 au 8 octobre 2015, sous le thème : « valoriser les ressources minière et pétrolière de l’Afrique de l’Ouest à travers la coopération ». La présente édition a pour thème : «stratégies pour promouvoir le développement des ressources minière et pétrolière en Afrique de l’Ouest». |