La 3ème Réunion du Comité Ministériel de Pilotage du projet de câble sous-marin Amilcar Cabral a mandaté la CEDEAO pour organiser une table ronde des partenaires pour le financement de cette infrastructure NTIC régionale.
23 Sep, 2023La troisième réunion du Comité Ministériel de Pilotage du projet de développement du câble sous-marin Amilcar Cabral s’est tenue le 20 septembre 2023 à Banjul, en Gambie. Cette réunion qui a réuni les Ministres en charge des Technologies de l’Information et de l’économie numérique des 6 pays concernés par ce projet, la Commission de la CEDEAO, les institutions partenaires et le secteur privé, a été précédée par la réunion des experts qui s’est tenue les 18 et 19 septembre 2023.
Les participants avaient pour mission d’apprécier l’état d’avancement de la mise en œuvre du projet et d’examiner les options de financement, ceci, après la signature en avril 2023 à Freetown en Sierra Léone du Protocole d’Accord (MoU) par les 6 Ministres et la CEDEAO réaffirmant ainsi leur engagement politique conjoint à collaborer pour la mise en œuvre du projet.
Dans son mot de bienvenue lors de la cérémonie d’ouverture de cette réunion, le Commissaire Sédiko DOUKA en charge des Infrastructures, de l’Energie et de la Digitalisation de la CEDEAO, après avoir remercié les autorités gambiennes au nom de S.E Omar Alieu TOURAY, Président de la Commission de la CEDEAO, pour leur hospitalité, de même que les participants et les parties prenantes du projet pour leur présence, a précisé que la vision commune de ce projet de câble sous-marin est triple. « Premièrement, il vise à augmenter de manière significative la capacité internationale à large bande dans les États membres, nous propulsant ainsi dans une nouvelle ère de connectivité numérique. Deuxièmement, en garantissant la redondance de la connectivité internationale pour la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, nous renforçons notre résilience face aux perturbations potentielles et offrons un environnement numérique stable à nos citoyens. Enfin, nous reconnaissons l’importance stratégique d’une connexion directe entre le Cabo Verde et le reste de la région de la CEDEAO, afin de favoriser des liens et une collaboration plus étroits » a déclaré le Commissaire DOUKA.
A sa suite, se sont respectivement succédés au pupitre, le Ministre en charge des TICs du Libéria et les Représentants des Ministres des TIC de la Guinée Bissau, de la Sierra Léone et du Secrétariat d’Etat aux Finance du Cabo Verde pour délivrer leurs allocutions. A l’unanimité, ils ont tous confirmé l’importance du projet comme une initiative qui contribuera à améliorer les conditions de vie des populations et à créer des emplois aux jeunes de leurs pays respectifs à travers la mise en place d’un environnement propice aux affaires.
Dans son discours officiel d’ouverture des travaux, S.E Ousman BAH, Ministre des Technologies de la Communication et de l’Economie Numérique de la République de Gambie a affirmé que l’importance de cette initiative régionale n’est plus à démontrer. « Ce projet de câble sous-marin est indispensable car il contribuera à faciliter la connexion, la résilience, la redondance et la fiabilité de internet pour nos Etats membres » a déclaré le Ministre BAH qui a profité de l’occasion pour remercier la Commission de la CEDEAO et les institutions partenaires pour leur soutien; et le secteur privé gambien qui a été toujours présent dans le cadre de ce projet.
Outre les Ministres des Etats membres, Experts et Points Focaux du Comité Technique, ont également pris part à cette réunion, des membres du Gouvernement de la Gambie, M. Abdou KOLLEY, Directeur de Cabinet du Président de la Commission de la CEDEAO, des experts de la Banque Mondiale, de l’Union Européenne, de la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC), de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), de la Commission de la CEDEAO, du secteur privé et d’autres institutions partenaires.
Plusieurs résolutions ont été adoptées à l’issue de ce Comité Ministériel de Pilotage. Entre autres, l’invitation faite aux États membres à donner la priorité à la mise en œuvre du projet Amilcar Cabral, compte tenu du risque de perte de connectivité internationale et des implications financières importantes liées à la fin de vie imminente du câble ACE existant alimentant les pays impliqués. Les États membres du projet devraient aussi accélérer le processus de financement de leur participation au déploiement du projet en tenant compte des conditions de financement énoncées par les institutions financières. A cet égard, les ministères sectoriels sont invités à se concerter avec les ministères des finances de leurs pays pour satisfaire les conditions préalables au financement par les partenaires financiers. Ils sont aussi invités à créer un fonds d’amorçage pour financer les activités restantes de préparation du projet. A cette fin, le Comité de pilotage a demandé à la CEDEAO d’établir les modalités de partage/répartition et d’en faire un rapport au Comité de pilotage en sa prochaine session pour adoption. Les pays bénéficiaires devraient créer en leur sein des sociétés à objectifs spécifiques (SPVs) pour attirer les investissements privés.
Pour minimiser les retards, les États membres du projet devraient donner la priorité à l’accélération des approbations des permis nécessaires (environnement, site d’atterrissage, droit de passage, servitudes, etc.) d’ici fin Mars 2024 et conformément au règlement de la CEDEAO C/REG.06/06/12 sur les conditions d’accès aux stations d’atterrissage des câbles sous-marins. Aussi, les gestionnaires du projet doivent s’inspirer des cas vécus des projets régionaux similaires sur leurs préparations, la mobilisation des ressources, la construction et l’exploitation des ouvrages. Enfin la Commission de la CEDEAO a été mandatée pour organiser une table ronde des partenaires financiers pour combler le déficit de financement du projet, d’ici le 30 avril 2024.
Pour rappel, le projet Amilcar Cabral vise à connecter les États membres du Cabo Verde, de la Gambie, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Liberia et de la Sierra Leone par un câble sous-marin à fibre optique qui augmentera la capacité internationale à large bande dans les pays concernés et garantira la redondance pour les pays participants avec une connexion unique aux câbles sous-marins internationaux. Il est d’une longueur de 3 130 km et d’un cout entre 90 à 120 millions USD.