Info CEDEAO

image

Mise en œuvre de la Politique agricole de la CEDEAO : les parties prenantes régionales évaluent à Lomé la mise en œuvre de 2024 des projets et programmes régionaux

29 Apr, 2025

Ce matin du 28 avril 2025, la ville de Lomé (Togo) a accueilli l’ouverture des comités de pilotage des projets et programmes de la Politique agricole de la CEDEAO (ECOWAP). Cette réunion annuelle qui réunit plus de soixante-dix acteurs institutionnels et partenaires techniques et financiers issus du secteur agrosylvopastoral et halieutique ouest-africain vise à dresser le bilan de la mise en œuvre des projets et programmes régionaux au titre de l’année 2024.

 

Cette instance de concertation régionale constitue un moment privilégié de redevabilité, de partage d’expériences et d’orientation stratégique. Elle permet à la Commission de la CEDEAO, en tant qu’organe de coordination régionale, de passer en revue les progrès accomplis, d’identifier les obstacles rencontrés et de proposer des pistes de solution adaptées pour améliorer l’efficacité de l’action publique et partenariale dans le domaine agricole.

 

Durant trois jours, les représentants des États membres, des institutions régionales, des organisations de producteurs, des partenaires de développement ainsi que des experts sectoriels échangeront sur les résultats obtenus en 2024, en lien avec les initiatives régionales mises en œuvre. Ces échanges se dérouleront dans un contexte régional particulièrement complexe, marqué par une recrudescence des crises sécuritaires, notamment dans les pays du Sahel, des tensions sociopolitiques persistantes au Burkina Faso, au Mali et au Niger, ainsi que par des chocs climatiques récurrents compromettant l’accès aux services sociaux de base.

 

Malgré ces contraintes, plusieurs résultats encourageants ont été enregistrés, en particulier dans le domaine du renforcement des capacités techniques des bénéficiaires. Ces derniers ont pu adopter des outils et techniques innovants favorisant une amélioration de la productivité agricole et une meilleure fluidité des échanges intrarégionaux de produits agroalimentaires. Toutefois, le manque de synergie entre les institutions constitue un frein majeur à l’atteinte des résultats escomptés.

 

Face à ces défis systémiques, il apparaît indispensable de repenser et d’actualiser les politiques, stratégies et dispositifs d’intervention en matière de sécurité alimentaire, nutritionnelle et pastorale. Dans cette dynamique, la Commission de la CEDEAO a amorcé un processus de révision de la Politique agricole régionale (ECOWAP) ainsi que de la Stratégie régionale de stockage de sécurité alimentaire. Ce processus vise à optimiser le dispositif institutionnel existant et à promouvoir des mécanismes de financement durables et adaptés, dans un contexte de raréfaction des ressources, tant à l’échelle internationale (retrait progressif de l’aide extérieure) que nationale (contraintes budgétaires internes).

 

Pour le Directeur de Cabinet, Monsieur Konlani Dindiogue, représentant le ministre de l’Agriculture, de l’hydraulique villageoise et du développement rural du Togo « et du Développement Rural du Togo, « malgré les nombreux efforts réalisés, la région reste dépendante des importations alimentaires pour répondre aux besoins de sa population. Il apparaît donc indispensable de focaliser les efforts vers un développement local à travers des filières agroindustrielles et de transformation locale génératrices d’emplois pour la jeunesse ».

 

La Commissaire de la CEDEAO en charge des Affaires économiques et de l’Agriculture, Madame Massandjé Touré-Litsé, qui préside les travaux, a souligné la nécessité d’approfondir la cohérence et l’harmonisation des interventions. « Comme en 2024, les Comités de pilotage de cette année nous imposent une réflexion stratégique en vue d’une meilleure convergence des actions et initiatives concourant à la mise en œuvre de l’ECOWAP », a-t-elle insisté.

 

À cet égard, les recommandations issues des Comités techniques de suivi (CTS) tenus en novembre 2024 ont conduit à une réorganisation des thématiques prioritaires de l’ECOWAP, passant ainsi de neuf à cinq thématiques stratégiques, à savoir (i) : Amélioration de la production et de la productivité, (ii) Développement des ressources animales et halieutiques, (iii) Promotion des chaines de valeur, du marché régional et de la compétitivité des produits agricoles, (iv) Renforcement de la Résilience, de la sécurité et souveraineté alimentaires et nutritionnelles et (v) Mécanisme de financement, Gouvernance et pilotage de la politique agricole. Les fiches thématiques préparées, à cet effet, mettent en lumière les acquis notables, tout en soulignant les défis persistants tels que l’exposition accrue aux aléas climatiques, sécuritaires et à la faible mécanisation de l’agriculture, ou encore aux obstacles à la libre circulation des produits agricoles.

 

« Grâce à l’augmentation du financement interne par le biais du prélèvement communautaire et des fonds des partenaires, à une meilleure coordination institutionnelle et à l’amélioration des systèmes de gouvernance, la région a renforcé son leadership dans la conduite de l’ECOWAP. Néanmoins, le programme de transformation de la CEDEAO reste limité par des défis structurels, notamment une dépendance excessive des financements extérieurs, une harmonisation juridique et politique tardive, une interopérabilité limitée entre les systèmes de données et un engagement insuffisant du secteur privé„ renchérit la Commissaire Touré-Litsé.

 

Les Comités de pilotage régionaux annuels des projets et programmes de l’ECOWAP constituent un instrument stratégique de promotion de synergies et de complémentarités pour une meilleure coordination au niveau régional.

 

États membres